Toutes ces questions rejoignent celles de la population.

En fait personne ne peut le dire d'avance s'il y aura crise ou pas. En effet, cela dépend de plusieurs critères dont le plus important est le climat.

Si nous connaissons un hiver doux, nous devrions pouvoir éviter une crise énergétique (un manque d'énergie de chauffage et des coupures de courant).

Cette crise sera peut-être excellent test pour s'habituer à économiser l'énergie. Ainsi, on aura certainement moins de décos de Noël et certaines villes vont moins éclairer les rues.

Il semble que le Conseil Fédéral est assez confiant.

Dans un message le 2 novembre, il estime que 'la situation d'approvisionnement est tendue mais pas gravement menacée cet hiver.

La Confédération a simulé plusieurs scénarios, et dans la plupart des cas on devrait éviter une crise grave car :

• 'La réserve hydroélectrique permet de conserver de l’énergie à la fin de l’hiver, qui constitue la période la plus critique.
• La mise à disposition d’une centrale de réserve temporaire à Birr (AG) et d’autres centrales de réserve ainsi que de groupes électrogènes de secours est un dispositif supplémentaire pour fournir de l’énergie, si celle-ci venait à manquer.
• Les autres mesures prévues, comme l’augmentation des capacités du réseau de transport d’électricité, le mécanisme de sauvetage destiné aux entreprises du secteur de l’électricité d’importance systémique et l’abaissement temporaire des débits résiduels renforcent, elles aussi, l’approvisionnement durant l’hiver.
• La réduction de la consommation d’énergie dans l’économie et dans la société contribue également à ce renforcement.'

Source : https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-91053.html

Selon le Conseil Fédéral les barrages nous permettront de conserver de l'énergie jusqu'à la fin de l'hiver. Le problème est que la Suisse importe normalement plus d'électricité qu'elle exporte en hiver. Des économies d'énergie sont donc nécessaires.

Pour l'électricité, le risque est qu'à des moments de pointe de consommation il  n'y ait plus assez d'électricité pour tout le monde. Cela entrainerait une énorme panne.

Heureusement les barrages nous permettent de produire de grosses puissances à juste à ces momements là. De plus, la Confédération a investit dans dans de grosses turbines à gaz/hydrogène pour répondre à ces besoins de pointe.

La crise énergétique actuelle concerne surtout l'Europe car le gaz naturel et l'électricité sont des énergie de réseau. C'est à dire qu'elles nous parviennent par des lignes électriques ou des gazoduc. C'est la coupure de ces réseaux qui pose problème ainsi que le manque d'électricité. Ce manque est dû aux centrales électriques à gaz qui vont en manquer et à de nombreuses centrales nucléaire françaises qui sont à l'arrêt pour révision.

Sinon, dans toutes les situations où la population à peur, on constate des réflexes très égoïstes. Avec le Covid, c'est le papier toilette qui a manqué. Aujourd'hui c'est le bois de chauffage ou les génératrices.

La crise énergétique concerne principalement l’électricité et le gaz naturel. Le pétrole n’est pas une énergie de réseau et on ne devrait pas manquer pour l'instant car les sources sont diverses.

La proportion de l’énergie consommée par les voitures électriques représente actuellement que 0,3% de la consommation totale d'électricité en suisse. Ce n'est donc pas pour le moment un problème.

Si l’ensemble du parc automobile suisse passait à la motorisation électrique, la consommation d’électricité de la Suisse augmenterait de 15%. Mais, comme une voiture à moteur à combustion utilise trois fois plus d’énergie qu’un modèle électrique, la consommation totale d’énergie du pays diminuerait fortement. Le passage aux voitures électriques est donc une bonne chose à condition que nous parvenons à produire leur électricité de façon renouvelable .

Dans le domaine électrique, c’est la puissance des appareils et les pics de consommations qui sont les plus problématiques. C'est surtout des appareils puissants utilisés à des heures de pointe qui pourraient poser problème (cuisinières, chauffages électriques, lave-linge, etc.). Les téléphones ne devraient donc pouvoir être chargés et on peut même les charger avec de petites cellules solaires.

Tous les hôpitaux disposent de génératrices de secours pour assurer que les soins vitaux puissent se poursuivre pendant plusieurs heures.

Un article publié le 24 novembre dans le journal Sonntagszeitung informe que si cet hiver cela devrait 'passer', le risque de pénurie risque d'être plus grave l'hiver d'après.

Selon cet article, les réserves de gaz que l'Europe avait pu faire avant que la Russie ne bloque complètement ses livraisons ne pourront plus être faites. De plus la Suisse n'a pas de réserve sur son territoire...

La Suisse ne devrait finalement pas ces prochains mois faire face à une pénurie de gaz ou d’électricité, car les nouvelles du front s’améliorent. Les niveaux de stockage du gaz en Europe sont remplis (ils représentent 15% de la consommation continentale par an) et ceux des bassins d’accumulation d’eau en Suisse se sont élevés avec les pluies des dernières semaines.

S’il faut toujours économiser de l’énergie, selon la Confédération, c’est désormais parce qu’il faut se préparer pour l’hiver 2023-2024, qui s’annonce compliqué, surtout pour la Suisse qui ne dispose d’aucune capacité de stockage de gaz sur son territoire.

Il a été largement possible de remplir les réserves de gaz en Europe ces six derniers mois parce que la demande chinoise, énorme en temps normal, s’est réduite en peau de chagrin avec les restrictions générées par sa politique «zéro Covid». Mais l’an prochain, tout indique que l’Empire du milieu aura à nouveau soif de gaz; or l’offre en la matière est limitée.

En 2021, la Russie a livré 140 milliards de mètres cubes de gaz, un chiffre qui baissera à 60 milliards cette année et, si on continue au rythme actuel, à 25 milliards en 2023, «Or dans le monde, il n’y a pas de quoi remplacer 115 milliards», dit-elle.

Vos questions démontrent que vous avez parfaitement compris que l'on doit rapidement opérer une transition énergétique pour ne plus se retrouver à la merci d'une crise qui nous échappe.

Pour les orages, cela ne représente malheureusement pas une solution :

https://www.rts.ch/decouverte/sciences-et-environnement/environnement/4641484-pourquoi-nutiliseton-pas-les-eclairs-pour-nous-alimenter-en-electricite.html

Par contre, c'est bien le développement le plus rapide possible des énergies renouvelables qui représente une grande part de la solution. En plus d'être peu polluantes et non épuisables elles sont locales. Produire en Suisse notre énergie c'est ne plus être dépendant des autres !

Ce développement devra aussi s'accompagner d'économies d'énergie. Par exemple en isolant les bâtiments ou en utilisant des appareils moins gourmands mais aussi en évitant, chacun de nous, tous les gaspillages inutiles !